Pourquoi certains souvenirs douloureux restent bloqués ?
- Lison Zen
- 12 févr.
- 2 min de lecture
Notre cerveau traite les informations un peu comme un système de classement. Quand tout fonctionne bien, les nouvelles expériences sont analysées, comprises et rangées correctement dans notre mémoire. On peut alors en tirer des leçons et avancer sereinement.
Mais lorsqu'un événement est trop intense ou traumatisant (comme un accident, une agression, un deuil difficile), le cerveau n’arrive pas à bien le "digérer". Ce souvenir reste alors bloqué dans un réseau de mémoire à part, sans être intégré à notre compréhension globale du monde.
Un souvenir traumatique, c'est comme une "clé USB" bloquée
J’ai trouvé cette explication dans une vidéo de l’AFTD.

On peut comparer notre mémoire à un ordinateur :
Les souvenirs bien traités sont rangés dans un disque dur principal, organisé et accessible.
Un souvenir traumatique, lui, reste coincé sur une clé USB externe, impossible à classer.
Le problème, c'est que cette clé USB peut se rebrancher toute seule dès qu'un élément de la vie quotidienne rappelle l'événement traumatisant (une odeur, un lieu, une phrase...). Mais au lieu de nous donner une vision complète et apaisée du souvenir, elle ne renvoie que les sensations négatives associées : peur, tristesse, culpabilité, cauchemars, douleurs...
Pourquoi ce souvenir refait-il surface ?
Ce n’est pas une faiblesse de votre part, c’est une réaction normale du cerveau ! Il essaie toujours de gérer ce souvenir, mais comme il est stocké séparément, il ne peut pas l’intégrer aux autres expériences positives et rationnelles de votre vie.
Sécurité et préparation avant de retraiter un trauma
Avant de travailler sur un souvenir traumatique, il est essentiel que vous vous sentiez en sécurité. Le thérapeute ne vous demandera pas de plonger directement dans ces souvenirs difficiles. Il prendra d'abord le temps de vous aider à renforcer vos ressources, c'est-à-dire tout ce qui vous aide à vous apaiser et à reprendre le contrôle en cas de malaise. Il peut s'agir de techniques de respiration, d'images mentales réconfortantes, ou d'autres stratégies adaptées à vous. Ce n'est que lorsque vous serez prêt, avec les outils nécessaires pour traverser ce travail en douceur, que le retraitement pourra commencer.
Comment s’en libérer ?
Les thérapies adaptées comme l’EMDR ou l’EFT permettent d’accéder à ces souvenirs bloqués et de les reconnecter aux réseaux de mémoire adaptatifs. Petit à petit, le cerveau peut alors digérer ce qui s’est passé, en retirer les apprentissages utiles et ranger correctement le souvenir, sans qu’il continue à provoquer des réactions inappropriées dans le présent.
Par exemple, dans un deuil difficile, une personne peut être bloquée sur les moments douloureux de la maladie d’un proche. Une fois le souvenir retraité, elle pourra enfin retrouver les souvenirs heureux et ressentir de la douceur en pensant à la personne disparue.
L’objectif du retraitement n’est pas d’oublier, mais de permettre au cerveau de ranger l’expérience au bon endroit, pour qu’elle cesse d’être une source de souffrance.

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