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Quand l'écoute blesse : comprendre et prévenir la fatigue de compassion et le trauma vicariant



Le traumatisme vicariant et la fatigue de compassion sont deux phénomènes fréquemment rencontrés dans les professions d’accompagnement et d’aide, telles que la psychologie, la psychothérapie, les métiers de la santé, mais aussi au sein des forces d’intervention : pompiers, gendarmes, policiers, secouristes… En réalité, tout professionnel exposé à la souffrance humaine et aux situations de crise peut en être affecté.


Le traumatisme vicariant, également appelé traumatisme secondaire, désigne le processus par lequel une personne, témoin ou réceptrice du récit d’autrui, développe des symptômes similaires à ceux d’un traumatisé direct. Cette réaction résulte d’une exposition répétée à des récits traumatiques ou d’une confrontation à des scènes particulièrement marquantes. Cela peut se traduire par de la détresse émotionnelle, des flashbacks, de l’anxiété, voire des symptômes de stress post-traumatique, sans avoir directement vécu l’événement.

Ce phénomène est particulièrement présent chez les professionnels travaillant avec des personnes ayant subi des violences, des abus, des catastrophes. Il touche également les membres des forces de l’ordre et des services d’urgence, confrontés à des situations critiques telles que des accidents graves, des actes de violence, des catastrophes naturelles ou des attentats. Ces intervenants de première ligne peuvent développer un traumatisme vicariant du fait de l’intensité émotionnelle et de la répétition des événements vécus, tout en devant conserver leur sang-froid face à la détresse humaine.


Récemment, j’ai reçu une personne membre des forces de l’ordre souffrant de dépression. Elle m’a partagé plusieurs expériences d’intervention (dont je vous épargne les détails…). Celle qui l’a le plus marquée n’était pas une situation vécue directement, mais le récit particulièrement éprouvant qu’un collègue lui avait confié. Elle s’est inconsciemment approprié cette histoire, jusqu’à l’intégrer dans sa propre mémoire émotionnelle.

La fatigue de compassion, quant à elle, fait référence à un épuisement émotionnel et psychologique, consécutif à une exposition chronique à la souffrance des autres. Elle peut se manifester par du cynisme, un sentiment de dépersonnalisation, de l’anxiété, ainsi qu’une diminution de la capacité à ressentir de l’empathie, avec des répercussions sur la pratique professionnelle. Un confrère m’a confié avoir pleuré un jour sans raison apparente, incapable de s’arrêter. Il ne pouvait plus accueillir ses patients. Il avait littéralement craqué, saturé par tout ce qu’il avait absorbé.


Cette forme d’épuisement est particulièrement présente chez les intervenants d’urgence, confrontés à des événements extrêmes : décès violents, missions sous pression, scènes de grande violence… À terme, cela peut engendrer un épuisement profond et altérer la capacité à répondre avec empathie aux besoins des victimes.


La fatigue de compassion (l'usure de l'empathie) peut se traduire par une désensibilisation émotionnelle, une perte de sens dans le travail, voire un risque accru de burn-out.


Ces deux phénomènes soulignent l’importance de préserver sa santé mentale par une gestion saine des émotions — via des pratiques telles que l’EFT, la cohérence cardiaque — et une auto-surveillance régulière. Cela permet de maintenir la qualité de son engagement professionnel tout en se protégeant.

Des ressources comme la supervision, le soutien émotionnel, la formation continue, ainsi que des pratiques de soin personnel (je vous recommande le shiatsu et le Qi Gong) sont des alliés précieux.


N’oublions jamais : on ne peut pas remplir un verre avec une bouteille vide…

 
 
 

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