Je te donne mon pardon !
- Lison Zen
- 13 déc. 2023
- 3 min de lecture

Nous pouvons être blessés de mille et une façons.
La trahison, l'agressivité ou encore l’humiliation peuvent causer de nombreuses blessures. Par exemple, les traumatismes de l'enfance nous rendent prisonniers de nos émotions, nous laissent figés dans le passé, retenus par notre honte, notre culpabilité et notre rancœur. Le processus de pardon permet d'exprimer la souffrance pour mieux comprendre l'événement traumatique, offrant une nouvelle perspective qui répare progressivement et libère. C'est un moyen de se détacher de l'image que l'on s'est forgée et des mécanismes de défense que l'on a adoptés.
Le pardon n'implique pas l'oubli.
Si nous oublions l'injustice commise, il n'y a plus rien à pardonner. Ni la personne qui a causé le tort ni la victime ne doivent oublier ce qui s'est passé, sous peine de ne pas pouvoir pardonner ni être pardonné. Le pardon apaise le ressentiment lié à l'acte négatif, mais il ne peut effacer l'acte lui-même. Pardonner, c'est accepter que le passé ne puisse pas être changé, c'est lâcher prise et ne pas chercher de justifications. Pardonner, c’est s’autoriser à mettre fin à la colère et à la haine, sortir du désespoir, faire le deuil de l'image de soi et de l'autre, ne plus condamner.
Le temps n’est pas notre allié dans le pardon.
Il assèche chaque jour notre cœur. La haine, les rancœurs nuisent à notre bien-être mental et physique à mesure que le temps passe. Pardonner est un acte pour nous redonner notre dignité.
Le pardon ne doit pas être imposé.
Il n'est pas non plus la garantie d’une guérison, notamment quand il s'adresse à des actes « impardonnables ». C'est un chemin long et douloureux, et le simple désir de pardonner ne suffit pas pour y parvenir. L'homme a souvent plus de propension à la haine et à la vengeance.
Entamer le processus de pardon.
· Il faut d'abord mettre fin à la souffrance, car le pardon ne peut s'engager tant que l'offense continue. La victime doit sortir de la situation de violence, se mettre en sécurité et le processus de pardon ne doit pas empêcher d’éventuelles sanctions.
· Il faut reconnaître l'existence du préjudice en ressentant la souffrance. La souffrance non ressentie peut migrer vers l'inconscient, entraînant des problèmes de bien-être, de santé physique, et de comportements autodestructeurs.
· Il est important de laisser exprimer la colère envers l'agresseur, ce qui évite de s'identifier à lui. Cela permet également d'éviter que la colère se transforme en rancœur destructrice. L'expression de la colère peut se faire en s’adressant directement à l’agresseur, par oral ou par écrit, en en parlant à un ami ou à un thérapeute.
· La victime doit cesser de se sentir responsable de l'acte commis. Elle doit accepter ce qui a été atteint, comme son intégrité physique et cesser de se blâmer. Il faut faire le deuil de l'idée que l'on aurait pu agir différemment.
· La victime peut essayer de ressentir de l'empathie pour l'agresseur en comprenant sa motivation. Cela n'excuse pas l'acte, mais cela peut aider à ne plus souffrir à sa place et à arrêter l'autocritique.
· Le pardon prend du temps et ne peut pas être forcé. Il doit émerger naturellement à travers un processus long. Un pardon précipité pourrait refouler le ressentiment dans l'inconscient.
· Une fois que la colère et l'amertume disparaissent, le pardon peut être libérateur pour la victime et lui permettre de se reconstruire et de reprendre le contrôle de sa vie.
Le pardon, fondamentalement, implique de faire un don à quelqu'un, de renoncer à son droit de ressentiment après avoir été victime d'une offense afin de s'en libérer.
Personnellement, il reste pour moi difficile de pardonner à mes plus "proches" offenseurs. Mais si j'y parviens définitivement un jour, je n'oublierai pas !
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